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Réglage

Mon assuétude pour l’informatique a commencé très tôt, vraiment très tôt. J’étais à fond dans les films comme Wargames (1983), et j’apprenais le BASIC par plaisir avec mon ZX81 en 1985. Mais étrangement, je n’ai pas exactement fait des études d’informatique, puis absolument pas par la suite, mais pas du tout. Néanmoins, j’ai toujours fini par revenir aux sources, et l’informatique, ou globalement les trucs technos, a été une composante importante du taf comme de mes loisirs.

Donc geek je suis, mais pas non plus un développeur ou un grand technicien, ni même un ingénieur, plutôt un raisonnable bidouilleur devant l’Eternel. Quand les blogs ont émergé, j’avais déjà un peu touché à des machins en HTML et hébergé des pages sur les services mutualisés de l’époque (Mygale, Multimania et consorts, vous vous souvenez les vieilles ? ^^ ). Je me suis tâté à m’abonner à un service existant, mais je tripais trop sur mon propre domaine (tellement chic), et les machins en php explosaient en mode « c’est à la portée de tous ». Alors je me suis lancé là-dedans, et ça me plaisait que le système de blogging en question soit français, et même corse en l’occurrence1.

Bon ce n’était finalement pas une sinécure de faire marcher tout cela… Pas tant le système de blog car franchement tout était super bien expliqué, et c’était grosso modo une histoire de paramétrages et de réglages par-ci par-là. Mais alors comprendre qu’il fallait louer un nom de domaine par un « registrar », puis le rediriger vers un espace sur les Internets qu’on louait également. Et que sur ce dernier, il fallait donc de l’espace mais aussi un bout de serveur pour motoriser le blog et faire naître ces sémillantes pages… Bon, allez, ce n’était pas trop mal expliqué, et avec un peu d’opiniâtreté, on y arrivait. Et puis il y avait déjà des tas de gens adorables sur la toile qui vous aidaient et réalisaient des tutos super. Cette dernière notion m’a d’ailleurs toujours fait halluciner et triper, car si des gens font des tutoriaux c’est qu’ils n’en ont pas besoin, mais donc pourquoi ??? (Comme les gens qui traduisent des sous-titres2…)

J’ai bien été content d’avoir choisi ce système, car il a évolué vers WordPress au bout de quelques années, et la plateforme est devenu ipso facto un standard du web (encore aujourd’hui c’est ce qui anime la majorité des sites web de nos Internets). Et de bidouiller mon WordPress après toutes ces années m’a aidé à comprendre un peu mieux des tas de notions d’informatique qui me sont très utiles même au boulot.

J’aime aussi cette stabilité avec une seule adresse depuis plus de vingt ans pour l’ensemble de mes articles. Bref, c’est mon truc quoi.

Et encore une fois, ce n’est pas tout simple, mais ce n’est pas non plus une barrière à l’entrée énorme selon moi. Il faut de la curiosité, de la jugeotte, et puis aimer se prendre parfois un peu la tête, et les pieds dans le tapis aussi.

Mais depuis le net est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Des tas de services sont disponibles gratuitement en ligne, et on s’est tous jetés dessus. Trop cool, trop pratiques, gratuits en apparence, la panacée ! Mais en réalité, c’était un piège, et un genre de chausse-trappe qui a aussi énormément ralenti ou parfois même annihilé les efforts d’ouverture de certaines applications. Tout le monde a tellement été habitué aux services de Gougueule et consorts que ça a démotivé les communautés du logiciel libre pendant quelques temps. Mais heureusement, les choses ont changé, et on sent que ça reprend bien du poil de la bête, modulo quelques problématiques.

J’ai donc continué à avoir mon blog auto-hébergé, mais à peu près tout le reste de ma vie numérique est hébergé par des plateformes gratuites en apparence et qui monétise donc mon existence à travers les contributions que j’en fais. Evidemment les miennes seules comptent pour du beurre, ce sont toutes les nôtres assemblées, sur l’ensemble des supports, et les liens entre nos contenus et nos profils (ce qu’on appel le social graph dans le jargon) qui a une redoutable valeur. Valeur et pouvoir… pouvoir de renverser une élection ou de faire vendre des culottes absorbantes Tena, tout se paye. Et les objectifs importent peu dans une société capitaliste, c’est du pareil au même.

Cela faisait un moment que je voulais faire plus d’efforts pour dégoogliser et plus largement dégafamiser mes pratiques numériques, mais j’ai eu un déclic en janvier 2025 avec l’élection de Trump, et toutes ces entreprises qui ont financé campagnes ou célébrations de son élection.

Et c’est compliqué pour moi, surtout du côté de Gougueule que j’adooooore. J’utilisais absolument tous les services tout le temps, le mail pour tous mes emails, l’agenda bien sûr, la prise de note, le stockage dans le nuage, l’édition collaborative de documents office, absolument tout ! Tout est synchronisé sur mon téléphone qui est un Android, donc inutile de dire que je suis un Google Boy.

Bon, j’ai commencé par mettre en veille mes comptes Twitter, Facebook et Instagram sur lesquels je ne poste plus rien publiquement. Mon hébergement existant m’offre la gestion des emails et des calendriers, donc j’ai déjà ça que je peux dégager de Google. J’ai donc fait à la fois la liste des comptes et des applications sur lesquels j’étais avec gmail (il y en a des littéralement des centaines) mais aussi tous les sites pour lesquels j’utilisais Google Connect (une centaine aussi) pour éviter de me créer un compte (et surtout un nouveau mot de passe). Un par un, j’ai débranché, rebranché, créé de nouveaux comptes, changé d’email quand c’était possible… Cela m’a pris plusieurs semaines, et je n’ai pas terminé. Pas une sinécure, je vous dis !

Mais il a fallu m’attaquer aux services dit « cloud », et c’est là que le bât blesse. Il y a une alternative très connue qui s’appelle Nextcloud, et qui offre, sur le papier, tout ce qui est dans Google Drive ou Office 365. Mais alors c’est un truc très très gros, complexe à administrer et demandant énormément de ressources. Aucun hébergement comme celui que j’ai pour le blog (donc mutualisé, pas très cher, d’une centaine d’euros par an) ne peut supporter un truc pareil. Toutes les autres solutions sont très parcellaires et vraiment pas du tout comparables. Et un hébergement plus professionnel c’est tout de suite 50 euros par mois, et là je ne me voyais pas investir autant pour en plus me prendre la tête à administrer un bousin pareil.

Alors je me suis lancé dans autre chose. J’ai fait l’acquisition d’un NAS, c’est à dire un petit serveur informatique qu’on installe chez soi. C’est tout con, c’est un ordinateur qui est connecté à votre modem, et sur lequel on peut installer des trucs et des machins beaucoup plus librement que sur un hébergement mutualisé. Mais alors autant installer WordPress c’est les doigts dans le nez, et ça se met à jour en cliquant sur un bouton, autant administrer un NAS n’est simplement pas à la portée de tous. Alors je me suis remis à apprendre plein de trucs de geek, et heureusement que j’aime ça.

Aujourd’hui si on veut installer des trucs et des machins, il faut utiliser ce qu’on appelle des conteneurs. Grosso modo des développeurs mettent à disposition leur code sous forme de boîtes prêtes à l’emploi, il faut « simplement » les recopier et les configurer chez soi. Mais en vrai, ça ne marche pas, et c’est tout sauf simple. Et je ne parle pas des configurations spécifiques à faire sur le modem et tout… Mais bon après plusieurs mois d’atermoiement, j’ai plusieurs applications qui tournent sur mon NAS, et c’est assez pratique. J’ai donc mon instance Nextcloud personnelle avec mes fichiers, la capacité d’avoir un tableur, un traitement de textes et un pôvrepoint… Et j’ai aussi installé un serveur multimédia qui nous permet d’avoir accès à nos films et séries à distance. J’ai également monté une instance Mastodon hébergée à la maison.

Et donc quand vous communiquez avec moi sur Mastodon, bah ça vient directement *de chez moi*. C’est une notion assez surprenante (il vaut mieux avoir une connexion fibre correcte) et qui est aussi assujettie à une réalité singulière : si ton NAS plante, si t’as plus d’électricité, si t’as plus de net, tu n’as plus de services en ligne !! Quand on a déménagé, je me suis pris la tête à garder le NAS à Nantes le plus longtemps possible, et ensuite quelle galère pour rebrancher et reconfigurer le truc. Et on a eu une coupure d’électricité il y a deux jours, plus de service cloud !

Quand c’est comme cela, j’essaie plutôt d’investiguer les services en ligne sur mon hébergement de blog. Mais bon, comme vous avez pu le constater ce n’est pas exempt de panne non plus. Et cela fait maintenant plus d’une semaine que mes mails mettent des plombes à arriver, plantent une fois sur deux, que le blog fait des time-out etc.

En gros, c’est la vie habituelle des services mutualisés, avec tout de même là un truc qui me les casse bien menu menu. Parce que du coup, j’arrive à avoir des codes envoyés par email qui finissent pas expirer parce que je n’arrive pas à lire mes emails. Je pourrais aussi tout mettre sur le NAS, mais imaginez une panne, les disques durs qui pètent, ou le truc qui plante alors que je suis en vacances quelque part ? Ou un cambriolage après tout ?

Bref, on comprend aussi bien pourquoi c’est tout de même sacrément confortable d’avoir Gougueule et consorts qui rendent tout cela d’une simplicité enfantine, toujours là, toujours en ligne et fluide, compatible avec tout, interconnecté en un clic, zéro paramètre, zéro réglage, et ça coûte pas un kopeck. ^^

J’avoue être régulièrement à deux doigts de tout envoyer bouler, et de revenir dans le giron rassurant de mon amant de Mountain View, mais je tiens bon !! Je vais au moins aller au bout de ma découverte du « libre », et sur le chemin j’apprends des tas de geekeries qui me divertissent aussi beaucoup.

  1. En plus, il était canon. Huhuhu. ↩︎
  2. Ah l’altruisme. Hihihi. ↩︎

0 réflexion au sujet de « Réglage »

  1. Tu devrais regarder du côté de infomaniak et de proton. Les deux sont suisses, avec de belles valeurs, et offrent des services qui, progressivement, permettent de remplacer les solutions gafam.
    J’ai ça sous le coude pour le jour où je me déciderai à faire le même chemin (mais du côté clair de la force)

    1. Comme je te disais j’ai regardé, mais c’est le même prix que mon hébergement mutualisé, et je ne me vois pas doubler le truc. Donc je cherche plutôt une solution tout-en-un (mais pour le moment de toute façon je jongle aussi avec le NAS). Infomaniak fait aussi de l’hébergement, mais il n’y a pas la flexibilité que je cherche avec la gestion des sous-domaines notamment. J’investigue toujours !

  2. Quand je lis tes soucis de NAS, j’ai l’impression d’être un illettré.
    Toutes ces geekeries sont à mille lieues de moi. :clindoeil:

    1. Et comme de la plupart des gens, mais c’est dommage, car ce serait vraiment une super manière de voir les choses. Tu as bien un four chez toi et tu n’utilises pas celui du quartier, donc tu pourrais avoir un serveur avec tes applicatifs numériques stockés localement… :huhuchat:

  3. Un jour, vers 2015, alors que la Marmotte n’était plus là pour tout gérer et n’arrivant plus à accéder au back office de mon site hébergé chez Octave machin, j’ai demandé de l’aide sur Twitter et un anonyme qui me suivait depuis des années a demandé mes mdp et login. J’ai hésité, j’ai envoyé, j’ai prié. Il a bossé une petite heure dessus, a tout dépanné et m’a conseillé de changer de mdp avant de me souhaiter une bonne journée. Le web, on adore. Un coup de main, sans contrepartie.

    1. C’est assez fou de constater que les bons vieux forums d’entraide fonctionnent toujours aujourd’hui. Un peu d’espoir en somme en son voisin numérique ! :gene:

    1. Je t’assure que c’est à la portée de beaucoup de monde. Mais oui, tout le monde ne va pas s’y mettre, et ce n’est pas grave. J’aimerais en revanche que ça devienne beaucoup plus simple aussi pour moi ! :mainbouche:

  4. Je t’admire beaucoup, je ne suis toujours pas parvenue à poser Traces et trajets sous Dotclear.
    À ma décharge entre le surmenage pro et quelques adversités administrativo-financières et tous les traditionnels trucs de fin d’année, je ne parviens pas à trouver du temps libre à cerveau frais (à l’heure où j’écris le commentaire, j’ai deux heures de disponibles mais je suis juste KO). Alors carrément un NAS et l’administrer. Wow !

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